Félin pour l'autre? [PV Crocs de loup]

C'était une nuit sans lune. Une ombre traversait le champs qui était enneigé en ces mois ci tranquillement. Il s’agissait bien sûr de Lune d'Espoir qui était partie du clan pour un certain temps, comme elle avait l'habitude toutes les nouvelles-lunes, a vrai dire, son instinct la poussait a quitter les siens car les ocelot sont des félins solitaires, elle essayait de raccourcir ses absences pour ne pas manquer à son devoir de lieutenante mais on ne peux rien contre l'instinct. Elle avançait à pas feutrés sur l'étendue blanche sans aucun but, elle voulait juste être seule. Il y avait des chances de faire de mauvaises rencontres mais la douce Ocelot ne s'en souciait guère. Elle continuait ainsi son chemin. Elle s’assit pour se reposer un peu, puis observa les étoiles en pensant à sa famille qui devait être a des millier de kilomètres de là.


-Ma chère famille, vous me manquez, murmura le petit félin.

Elle entendit un bruissement d'ailes, sûrement un oiseau, donc elle ne se retourna pas.

Crocs de Loup se promenait tranquillement sur les terrains neutres. Même si il n'aimait pas ça, quitter le territoire de son clan lui faisait le plus grand bien. Cependant, toujours inquiet pour son chef, et les guerriers, il retournait vite au camp. Cette nuit la, tout était sombre. La lune ne perçait pas les nuages, et restait cachée derrière ces derniers, comme pour faire en sorte que Crocs de Loup quitte l'ombre des arbres, trop obscure pour y voir quoi que ce soit. En poussant un soupir, le lieutenant se dirigea vers le champs de coquelicots, recouvert par une épaisse couche de neige. Mais un spectacle magnifique l'y attendait. Par le miracle de la magie, les fragiles fleurs perçaient la couche de neige, comme un champ de coquelicots éternel. Quel âge pouvait avoir ces fleurs ? C'était une très bonne question. Alors que le chat ailé marchait sur la neige, le bruit de ses pas retentissant dans la nuit noire, ses ailes se heurtèrent a un petit rocher, produisant un bruit inaudible. Plus très loin devant lui, une silhouette - sûrement un félin- regardait le ciel, avec un air pensif. Ne voulant pas déranger les pensées de ce dernier -ou cette dernière-, Crocs de Loup, en manque de compagnie ces temps-ci, se dirigea vers l'animal et s'assit juste a côté, essayant de reconnaître sa brève compagnie ; il s'agissait sans aucun doute de Lune d'Espoir, la lieutenante du clan de l'Eau. Si il écoutait la fidélité a son clan, le lieutenant aurait sûrement feulé, ne supportant pas les clan ennemis. Mais la, il était en terrain neutre, et cette atmosphère, cette odeur florale mêlée a l'odeur de la neige, qui lui rappelait tant de souvenirs, apaisa le félin qui était bien plus calme...

Lune d'Espoir sembla remarquer Crocs de Loup, qui regardait pensivement les étoiles. La queue du lieutenant balayait distraitement la neige dans un doux craquement, pendant que la lune scintillait de tous ses feux. Lune d'Espoir commença par avoir une réaction d'attaquante, en se retournant vivement, prête a brandir ses griffes. Crocs de Loup lui lança un regard glacial, sans bouger d'un poil. Même si sous son épaisse fourrure blanche c'était un chat terriblement fragile, il faisait en sorte de n'en rien montrer, puis sa rapidité l'aurait sorti de ce mauvais pas, de toute manière.
Après avoir vu a qui elle avait affaire, la lieutenante du clan de l'Eau se calma, et présenta ses excuses a Crocs de Loup. Celui-ci ne bougeait toujours pas. En fait, le félin était très bien la, assis. Il se contenta d'hocher la tête, puis reporta son regard vers le ciel. Le chat semblait très loin, dans la toison argentée, comme si il cherchait des réponses qu'il n'avait pas.
Sa fourrure s'hérissait légèrement a la simple pensée qu'un ennemi - et avec lui l'occasion de le réduire en charpie- était juste a côté de lui.
Après avoir brusquement levé la tête, afin de faire craquer ses os -le pauvre Crocs de Loup avait un mal de dos absolument terrifiant-, le lieutenant décida de briser le silence. Avec une phrase digne d'un chaton, certes, mais qui lui trottait dans la tête.

C'est tellement étrange, une nuit sans lune. En fait, ça me dérange beaucoup...

Il avait dit ça d'un ton nonchalant, presque pour lui même. Après cette phrase, le chat daigna enfin tourner la tête vers son interlocutrice, s'apercevant du volume de son pelage. C'est plutôt dangereux, de sortir dans la neige, avec un pelage si léger...

Lune d'Espoir avait de plus en plus froid, mais cela ne la dérangeait pas pour le moment.


C'est tellement étrange, une nuit sans lune. En fait, ça me dérange beaucoup...

L'ocelot répondit de sa voix douce:

C'est comme si une menace se cachait dans l'obscurité, prête à nous bondir dessus...

La lieutenante du clan de l'eau se sentait mal, elle commençait à claquer des crocs mais ne dit rien pour conserver sa dignité...demander de quoi se réchauffer à un ennemis! Et puis quoi encore?
Néanmoins, elle se leva pour s'approcher de l'autre félin pour être en face de lui, mais surtout pour voir à quoi il ressemblait. En effet, Lune d'Espoir ne l'avais vu que de loin, et seulement lors des assemblées. Son visage ne lui déplaisait pas, elle le trouva même joli.

Lune d'Espoir répondit d'une voix douce a la question de Crocs de Loup.

C'est comme si une menace se cachait dans l'obscurité, prête à nous bondir dessus...

Oui, c'est vrai. L'obscurité est bien mystérieuse, bien étrange. Presque comme si un animal nous guettait dans le noir le plus total. Les yeux du chat ailé scintillaient dans la nuit, d'un éclat vert.
Crocs de Loup sentit soudain que la lieutenante du clan de l'Eau semblait s'agiter. En tournant la tête vers elle, il se rendit compte qu'elle avait froid. En effet, Lune d'Espoir claquait des dents, bien que discrètement. Elle trouva cependant la force de se lever pour se placer en face du lieutenant au poil immaculé.
Ce dernier, qui savait comme le froid est mordant, déplia ses longues ailes, les étirant autant qu'il le pouvait, et plaça le bout de chacune d'elles sur les côtes de son interlocutrice. Autant que son corps, les ailes du lieutenant sont chaudes et épaisses, comme une couverture de duvet.

" Il faut être fou pour sortir de nuit avec un pelage aussi court."

Il avait dit cela d'un ton toujours aussi glacial, et son visage restait de marbre. Pourtant, ce geste généreux prouvait bien que même Crocs de Loup savait être charitable...